Chaos : une explication

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Particularités du Chaos

On traite sous l'appellation de phénomènes Chaotiques des phénomènes qui ne sont pas aléatoires, mais au contraire qui obéissent à des lois déterministes, parfois assez simples dans leur représentation mathématique. Les phénomènes traités par les lois du Chaos se caractérisent par des propriétés génériques fondamentales:

La non-linéarité est est l'aspect le plus fondamental : Un système linéaire admet toujours des solutions, les effets en sont prévisibles et proportionnels aux causes qui les ont engendrés. On peut le décomposer en sous-ensembles ou le composer avec d'autres systèmes sans qu'il perde ses propriétés. Un système non-linéaire, n'est en général pas soluble, plus on tente de le décomposer, plus la complexité interne se révèle. La non-linéarité signifie que le fait de jouer modifie les règles du jeu. Les effets obtenus apparaissent sans commune mesure avec leurs causes.

Comme tout système complexe, l'économie n'est manifestement pas un système linéaire. Et l'observation même rapide, des graphiques de cours des actifs financiers dissuaderait quiconque de tester leur appartenance à des système linéaires.

 

La sensibilité aux conditions initiales : Une variation infinitésimale des conditions initiales provoque un comportement radicalement différent du système. Bien connu des météorologistes sous le nom d'effet-papillon, cette propriété assure l'imprévisibilité des phénomènes observés. Dans le cas d'un système parfaitement connu et modélisé, même une infinité de mesures infiniment rapprochés, traitées pas une puissance de calcul infinie ne suffiraient pas à empêcher une divergence croissante entre la prévision et la réalité.

Qui peut prévoir l'évolution des marchés lorsque sont en présence des indications contradictoires ? Il suffit d'une annonce de résultats, d'une statistique économique, de l'entrée ou de la sortie d'un gros intervenant pour que l'ensemble du marché s'en retrouve affecté contre toute attente. L'exemple d'Alcatel qui perdit 38% en une séance, fin 1998, à la suite d'une légère révision à la baisse de ses prévisions de résultats en est une illustration. Les krachs généralisés du marché sont eux aussi imprévisibles dans leur déclenchement : Après avoir ignoré superbement pendant des mois, des déficits commerciaux abyssaux et des tensions permanentes sur les taux d'intérêt, l'Amérique réalise subitement le 19 octobre 1987 qu'il est temps de corriger et le Dow Jones perd 22,6% en une seule séance. Nul ne saura vraiment ce qui a provoqué cet évènement ce jour là.

 

La structure fractale : Le comportement d'un système Chaotique se reproduit de manière auto-similaire à des échelles différentes. Plus on le regarde de près, plus on découvre de nouveaux détails comparables à ceux qu'on observait aux échelles supérieures. Sa représentation géométrique ne s'intègre pas dans un espace de dimensions entières, mais de dimensions fractionnaires (une courbe, n'est plus tout à fait une courbe, mais elle n'est pas devenue une surface).

Il suffit d'observer les graphiques de cours d'une valeur ou d'un indice sur une séance, puis sur un mois, puis sur un an, pour constater que mêmes types de comportements erratiques semblent se répéter indépendamment de la période choisie. Il ne s'agit pas d'une preuve, bien sûr. Et il est évident d'autre part qu'on ne peut, en cette matière, découper à l'infini les tranches de temps pour y chercher une reproduction auto-similaire des courbes. En deçà de quelques secondes, il n'y a plus rien à observer. Mais tout de même, entre les différentes échelles observées, la ressemblance est assez troublante.

 

Les attracteurs étranges : Bien qu'imprévisibles et infiniment complexes à toutes les échelles, les systèmes Chaotiques n'en suivent pas moins des sortes de trajectoires privilégiées. La courbe d'un tel système, sans jamais repasser par les mêmes points évolue toujours dans un espace délimité dans lequel elle finit par décrire une figure géométrique particulière qui représente son attracteur, appelé étrange en raison de l'étrangeté de ce comportement.

La révélation d'attracteurs étranges nécessite une observation prolongée dans le temps et une parfaite connaissance du système dynamique. Mais si par curiosité, on observe sur une longue période des graphiques de cours ou d'indices, on remarquera que les moyennes mobiles et les bandes de Bollinger dessinent, par rapport à la courbe, une figure qui centre et encadre ses variations de manière bien curieuse.

Sans qu'il nous possible de démontrer par ces constatations que nous sommes dans le domaine du Chaos, il semble qu'il y en ait, en apparence du moins, des indices assez intéressants. Suffisamment en tous cas pour considérer cette approche comme pertinente par ses propriétés explicatives.

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